Caisses-santé
Malheureusement très répandus au Québec, les produits mis en vedette aux caisses des commerces de détail sont généralement de pauvres valeurs nutritives et attrayantes pour les enfants. Sachant qu’il faut souvent y patienter pour payer ses achats et qu’ils sont disposés à une hauteur accessible pour les enfants, ces derniers sont susceptibles de solliciter leurs parents pour les obtenir et invite aux achats impulsifs. Les bouts de rangées et les comptoirs près des caisses sont donc des endroits privilégiés pour augmenter les ventes et la pression d’achat sur les parents[i],[ii]. Sachant qu’il s’agit d’un investissement rentable, les compagnies n’hésitent pas à débourser d’importantes sommes aux chaînes d’épicerie pour que leurs produits soient disposés à ces emplacements[iii],[iv].
Exemples d’étalage près des caisses
Dans toutes les grandes chaînes d’épiceries et de pharmacies visitées, la Coalition Poids note que les comptoirs-caisses sont des lieux de mise en valeur d’étalage de barres de chocolat, de friandises ou de croustilles. Au bout de certains étalages, on retrouve aussi un réfrigérateur de boissons sucrées. Certains produits spécialement attrayants pour les enfants, comme les Kinder Surprise et les M&M’S, sont disposés sur les tablettes inférieures de la caisse, facilitant ainsi leur accessibilité. Il arrive également que de grandes surfaces et des pharmacies contraignent les consommateurs à traverser et patienter dans un seul couloir de présentoirs et d’étalage de produits ayant une faible valeur nutritive pour passer à la caisse.
Pour des comptoirs-caisses plus sains
Dans un contexte où le surpoids, l’obésité et les maladies non transmissibles associées à l’alimentation représentent un important fardeau sociétal, il serait souhaitable d’entamer une réflexion sur des mesures d’étalage plus responsables et plus respectueuses des choix des familles. Il s’agirait, par exemple, de promouvoir l’offre de certaines caisses sans malbouffe, comme cela s’est fait dans d’autres pays.
À cet effet la ville de Berkeley (Californie) rayonne encore dans le domaine de la promotion de la saine alimentation : les aliments riches en sucre et sel seront retirés aux caisses. En effet le conseil de ville a adopté unanimement une ordonnance qui interdira les aliments contenant plus de 5 grammes de sucres ajoutés ou plus de 250 mg de sodium par portion, ainsi que les boissons sucrées et édulcorées. Une initiative également adoptée au Royaume-Uni, dont on devrait certainement s’inspirer!
Au Québec un sondage IPSOS réalisé pour le compte de la Coalition Poids[v]. indique qu’une forte majorité de Québécois (86%) conviennent que les enfants québécois sont trop exposés à des publicités, emballages, présentoirs de malbouffe et que cela devrait être encadré dans les commerces pour les enfants de moins de 13 ans. De plus, près de 70% émettent le souhait d’avoir accès à des caisses sans malbouffe au moment de payer leurs achats.
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